Comédien

(né en 1952)

    Au théâtre

Comédien professionnel depuis 1975, Christian TAPONARD a travaillé dans plus de 70 spectacles avec différents metteurs en scène dont Alain PEILLON, Bernard BLOCH, Élisabeth MARIE, François BOURGEAT, Catherine HUBAC, Michèle FOUCHER, Yves CHARRETON, Philippe FAURE, Claude COLOMB, Guy DELAMOTTE, André FORNIER, Anne COUREL, Michel VÉRICEL, Philippe DELAIGUE, Enzo CORMANN, Bruno MEYSSAT, Philippe LABAUNE, Wladislaw ZNORKO, Annie TASSET, Pascale HENRY, Alain SERGENT, Chantal MOREL, Eric MASSÉ, Petru VUTCARAU, Gislaine DRAHY, Gilles CHAVASSIEUX, Simon DELÉTANG, Grégory BENOIT, Cécile AUXIRE-MARMOUGET…

Il a été compagnon de route de la Compagnie Travaux 12 – direction artistique Philippe DELAIGUE – de 1988 à 1996 : Les derniers jours de l’humanité de Karl KRAUS, Le marquis de Monte Fosco de Carlo GOLDONI, La retraite d’Eugène de Philippe DELAIGUE, La force de l’habitude de Thomas BERNHARD, Haro de Philippe DELAIGUE, Grand jeu à bord de l’impossible d’après René DAUMAL, La vie de Galilée de Bertolt BRECHT.

Il a ensuite travaillé de manière régulière avec Claudia STAVISKY aux Célestins, Théâtre de Lyon, dans Minetti de Thomas BERNHARD avec Michel BOUQUET, Cairn de Enzo CORMANN, La Cuisine d’Arnold WESKER, L’Âge d’Or et Monsieur chasse de Georges FEYDEAU, Lorenzaccio d’Alfred de MUSSET.

Il interprète actuellement Verticale de fureur de Stéphanie MARCHAIS, dans une mise en scène de Michel PRUNER.

Il a également entrepris plusieurs chantiers et mises en espace à partir d’autres pièces de Stéphanie MARCHAIS, notamment Corps étrangers et Rouge forêt.

    Au cinéma

Il a joué dans Les Enfants du Marais de Jean BECKER, La petite Chartreuse de Jean-Pierre DENIS, Pas douce de Jeanne WALTZ, Contre la nuit d’Hélène PRAVONG, Le Petit Nicolas de Laurent TIRARD, Pour une femme de Diane KURYS…

Il a tourné également dans des courts-métrages avec Boris VIAL, Laurent GAUTIER…

    À la télévision

Il a tourné dans une vingtaine de téléfilms avec Bruno GARCIA, Bernard STORA, Michel ANDRIEU, Vincent AMOUROUX et Franck PITIOT, Michel FAVART, Marion SARRAUT, Philippe CONDROYER, Agnès DELARIVE, Paul PLANCHON, Alain CHARROY, Patrick JAMAIN, Régis FORISSIER, Patrick GANDREY-RETY, Charles BITSCH, Jean BARRAL, Pierre SISSER, Pierre KORALNIK, Patrick VOLSON…

    Transmission

Il est par ailleurs fortement attaché à une démarche d’enseignement artistique, notamment dans le cadre des options Théâtre Expression dramatique au sein de lycées de la Région Rhône-Alpes et dans des écoles d’art dramatique à Lyon, dont la Scène sur Saône, tdmi/formation professionnelle pour les Arts de la Scène et de l’Image, Arts en Scène.

Il a été également responsable en 2007-2008, 2008-2009, 2012-2013, 2013-2014 et 2014-2015 du Comité de lecture lycéen pour les écritures théâtrales contemporaines mis en place par le Théâtre des Célestins dans le cadre de la manifestation Écritures En-jeux, en partenariat avec sept collèges et lycées de l’agglomération lyonnaise.

Auteurs abordés lors de ces sessions : Dorothée ZUMSTEIN, Victor COVA, Michaël GLÜCK, Jean-Claude GRUMBERG, Fabrice MELQUIOT, Eugène DURIF, Stéphanie MARCHAIS, Alexandra BADEA, Lucie DEPAUW, Julie AMINTHE, Magali MOUGEL.

    Metteur en scène

Il est, depuis 1997, directeur artistique de DÉCEMBRE Groupe de Recherche et de Création Théâtrales, basé à Lyon, qui est également en partenariat avec Le Miroir Ouvert, classes d’enseignement artistique du lycée Vaugelas à Chambéry.

Le groupe décembre est en résidence de compagnie auprès de L’Auditorium Scène régionale de Seynod (74) en partenariat avec la compagnie Les Yeux grand ouverts (Direction artistique Grégory BENOIT).

Un des axes centraux de la compagnie est d’explorer et de faire connaître les nouvelles écritures dramatiques. Ce travail d’initiation et de partage en direction d’un large public (comédiens amateurs, collégiens, lycéens, jeunes acteurs professionnels…), demeure une voie essentielle, vitale, afin de faire naître le désir toujours renouvelé du théâtre.

Le théâtre contemporain nous parle de nous, de nos travers et de notre impuissance face aux dérèglements du monde, de nos rages et de nos utopies secrètes aussi, de ce qui nous manipule et nous perd, de la déshumanisation et du grand espoir de rester humain…

Manifeste pour un théâtre de nécessité…

Ce qui caractérise une œuvre dramatique majeure, c’est son caractère d’universalité, le fait qu’inscrite dans une époque donnée elle puisse résonner à d’autres époques.

Nous sommes, comme à la fin des années 20, plongés dans une accumulation de crises, morale, économique, politique, déroutés par le chaos et la mort des idéologies et de nos idéaux, rongés par un matérialisme structurel avec lequel nous sommes incapables de prendre du recul. Toute solidarité semble impossible, l’individualisme nous entraîne dans un monde de froideur, d’égoïsme et de peur de l’autre qui nous sépare de notre propre identité.

Nous ne pouvons plus être nous-mêmes parce que nous sommes condamnés à une logique de survie et d’élimination des autres, si dangereux parce que tellement semblables à nous. Ils nous ressemblent tant qu’ils pourraient nous révéler à nous-mêmes, et se découvrir soi-même est chose insupportable, parce qu’alors il faudrait s’accepter tel qu’on est, sortir de nos rôles appris, laisser émerger notre part d’ombre et nous réapproprier le monde. Et cela, les forces économiques, financières et politiques qui nous gouvernent, nous écrasent et nous manipulent ne le veulent à aucun prix. Leur stratégie est partout la même : opérer une telle pression sur les individus qu’ils en arrivent à rejeter toute solidarité pour faire ce qu’on attend d’eux afin de survivre. Or, nous ne pourrons combattre ces pouvoirs que si nous nous rassemblons pour le partage et la compassion…

Les dramaturgies contemporaines qui travaillent sur l’ellipse, le non-dit, l’éclatement et la rupture qui sont générateurs d’explosions verbales, rendent comptent de l’exact point de jonction et d’affrontement entre la voix et le corps, laissant apparaître les failles des personnages, parce que dans ce cas de figure l’acteur fait exister à la fois les mots et les manques provoqués par l’absence de mots…

Nous sommes au seuil de la catastrophe ; toute valeur est dévoyée. L’individu est impuissant face à une machine à broyer l’humain qui est déjà en marche…

Reste alors l’humain, le désir et la peur d’aller vers l’autre, reste la parole empêchée, maladroite, violente parfois mais aussi comique souvent quand elle devient trop subitement excessive, flot débordant qui confine au soliloque, quand la parole enfin déchire la gangue du refoulé et de l’impossibilité à dire.

Comment, face à cette peur du vide et au vertige que suscite ce théâtre-là, l’acteur réussit-il à refuser de se réfugier dans une forme d’efficacité théâtrale à tout prix, d’activisme improductif et par quels moyens peut-il parvenir au lâcher prise, afin que tous les événements théâtraux qui doivent surgir sur le plateau puissent naître et se développer ?

Dans ces béances au cœur du quotidien, les dramaturgies contemporaines donnent à éprouver le travail du temps, au profond des êtres et hors d’eux, temps intérieur et temps historique, en affrontement douloureux mais saturé de vitalité.

Un théâtre-vérité contre le consensus et la manipulation des êtres et des idées. Un Théâtre qui inscrit son contenu dans une forme scénique inventive et ludique. Un Théâtre qui ne juge pas et qui laisse toute porte ouverte afin de mieux discerner les possibles…

Ce qui pourrait être au cœur de mes préoccupations dramaturgiques, de Georges FEUDEAU (projet de création de plusieurs courtes pièces de l’auteur) à Jean-Claude GRUMBERG : la question de l’altérité et celle du malentendu :

On ne s’entend plus.

On s’entend mal.

On n’a pas entendu.

On est dans le malentendu.

Je vous supplie de l’entendre !

On n’y entend rien à cette affaire.

Tu m’entends ?

Pourquoi ne veux-tu jamais rien entendre ?

Entends-tu ce que je te dis ?

Alors c’est entendu ?

Accepteras-tu enfin de m’entendre ?

Entendre avant d’agir.

Il n’y a pas d’entente possible.

Tu perds le sens de l’entente.

Entendu !

Je n’entends plus rien.

Entends-moi !

Tu n’entends pas ?

Entends-tu ?

Entends-tu ?

    Principales adaptations et mises en scène

    L’enfant brûlé d’après le roman de Stig DAGERMAN
    Jeunesse sans Dieu d’Ödön von HORVÁTH.
    Don Juan revient de guerre d’Ödön VON HORVÁTH
    La peur dévore l’âme de Rainer Werner FASSBINDER
    Crépuscule, montage composé de textes de Rainer Werner FASSBINDER, Else LASKER-SCHÜLER, Ingeborg BACHMANN, Ödön von HORVÀTH, Georg TRAKL, Oscar WILDE, Alfred DÖBLIN…
    Les Irresponsables, lecture mise en jeu à partir d’extraits du roman d’Hermann BROCH
    L’Homme de Barcelone, d’après l’œuvre de Manuel VÁZQUEZ MONTALBÁN, en collaboration avec Alain BERT.
    Caresses de Sergi BELBEL, traduit du catalan par Jean-Jacques PRÉAU.
    Le Verfügbar aux Enfers, Une Opérette-Revue à Ravensbrück de Germaine TILLION.
    Ça va ? Combien de « ça va » faudrait-il pour que ça aille vraiment ? de Jean-Claude GRUMBERG, en collaboration avec Alain BERT.
    Grand jeu à bord de l’Impossible d’après le roman de René DAUMAL, Le Mont Analogue.
    H. H. de Jean-Claude GRUMBERG.
    Vestiges, création co-écrite par Lucie DEPAUW, Eugène DURIF et Sarah FOURAGE.

Christian TAPONARD a par ailleurs écrit de nombreux montages, tant dans le domaine contemporain que moderne et classique, à partir des œuvres de :

Thomas BERNHARD, Christophe PELLET, Louis CALAFERTE, Blaise CENDRARS, Jörn RIEL, René DAUMAL, Guy de MAUPASSANT, Jacques PRÉVERT, Anton TCHEKHOV, Jean-Jacques ROUSSEAU, VOLTAIRE, Octave MIRBEAU, MOLIÈRE, Edgard Allan POE, Karl KRAUS, Boris VIAN, Mikhaïl BOULGAKOV, Arthur SCHNITZLER, Karl KRAUS, Ödön von HORVÁTH, Georges FEYDEAU…

Christian TAPONARD a dirigé la présentation de scènes de Molière et de Georges FEYDEAU en février 2014 et en novembre 2014 à l’occasion de banquets donnés au bénéfice du Téléthon au Château de Sauvebœuf à Aubas (24). Il a également joué, avec Alain BERT, Ça va ? Combien de « ça va » faudrait-il pour que ça aille vraiment ? de Jean-Claude GRUMBERG, le 11 octobre 2013 à la salle des fêtes d’Aubas.

Il est à l’origine de la création en Périgord de l’association Les Voyageurs de mots.

Mention Légales
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