Jeunesse sans dieu

 

Adaptation de Christian TAPONARD, Traduction Rémy LAMBRECHTS, Éditions Christian Bourgois, 2006

Comment continuer à vivre, à penser et à agir en conscience lorsque le monde autour de soi se referme, lorsque ceux qui sont nos concitoyens, nos collègues et jusqu’aux membres de notre propre famille abdiquent toute opinion personnelle pour se faire l’écho fidèle d’une idéologie dominante dont le fondement est le rejet absolu de l’autre, cet autre intolérable parce que différent, fantasmatique ennemi de l’ordre établi ?

Telle est l’interrogation constante du professeur, personnage central de “Jeunesse sans dieu”, contraint à dissimuler ses pensées pour pouvoir survivre, jusqu’au jour où il va se libérer en osant dire une vérité qui l’exclura de cette société allemande dévoyée par le nazisme. 

L’adaptation s’efforce de rester fidèle à la structure du récit, écrit à la première personne, et de restituer ainsi le mouvement de la pensée du professeur. 

Nous accompagnons le professeur de Jeunesse sans Dieu dans ses doutes, ses peurs, ses lâchetés, sa lucidité et son aveu final. En face de lui se dressent des jeunes gens dangereux ou perdus, des parents égoïstes ou inconscients, des fonctionnaires veules, complices du pouvoir ou impuissants ; toute une humanité manipulée et oppressive qu’HORVÁTH pourtant ne condamne jamais. Pour lui, comme pour son “héros”, résister constitue l’ultime dignité, et cette résistance conjuguée à d’autres, dans l’ombre, est une fragile passerelle vers un peu de courage, de foi et d’espérance (pour paraphraser en partie le titre de l‘une des plus belles pièces de théâtre d’HORVÁTH : Foi Amour Espérance , 1932). 

 « Ce sont des temps glacés qui approchent, l’ère des Poissons. La terre entre dans le signe des Poissons. Alors, l’âme des hommes deviendra impassible comme la face d’un poisson. » Jeunesse sans Dieu

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